Palestine en Question

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Archives de Catégorie: Revue des livres

Deux peuples pour un État

 

La création d’un État binational où Israéliens et Palestiniens seraient citoyens du même État a jadis été l’aspiration de nombreux intellectuels juifs critiques, de gauche comme de droite. Les prises de position en faveur du binationalisme, d’Ahad Haam dès la fin du XIXe siècle à Léon Magnes en passant par Hannah Arendt et beaucoup d’autres, pour qui le désir de créer un État juif exclusif sur une terre peuplée en majorité par des Arabes entraînerait un conflit violent et insoluble, se sont révélées tout à fait exactes. Avec l’arrivée aux affaires de l’extrême droite en Israël, les massacres perpétrés par le Hamas et les bombardements de la bande de Gaza, la question d’un État binational est devenue une urgence pour toute la région. Lui tourner le dos n’y changera rien.

Le binationalisme ne relève pas seulement du vœu pieux, mais aussi de la réalité présente : 7,5 millions d’Israéliens-juifs dominent, par une politique d’expulsion, de dépla­cement, de répression et d’enfermement, un peuple palestinien-arabe de 7,5 millions de personnes, dont une grande partie est privée de droits civiques et des libertés politiques élémentaires. Il est évident qu’une telle situa­tion ne pourra pas durer éternellement.

Shlomo Sand est un historien israélien, professeur émérite à l’université de Tel-Aviv, et auteur de nombreux livres, dont certains ont suscité de vifs débats.

Shlomo SAND, Deux peuples pour un État ? – Relire l’histoire du sionisme, Seuil, 2024 [Partage en ligne].

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Dix mythes sur Israël

 

1. Au XIXe siècle, avant l’arrivée des Juifs européens, la Palestine n’était pas une terre aride non cultivée.
2. Ces immigrants juifs n’étaient que très partiellement des descendants des Hébreux de l’époque romaine.
3. Sionisme et judaïsme ne sont pas des notions équivalentes. Tous les Juifs, et notamment les orthodoxes, ne sont pas sionistes.
4. Le sionisme est bien une forme de colonialisme.
5. L’exode des Palestiniens pendant la guerre de 1948 fut principalement causé par les exactions israéliennes.
6. La guerre de 1967 fut largement anticipée, voire souhaitée, par les dirigeants israéliens.
7. L’État juif qui impose une forme d’apartheid aux Palestiniens n’est pas démocratique.
8. Le pseudo-“processus de paix” engagé à Oslo en 1993 ne pouvait pas aboutir.
9. La résistance du Hamas à Gaza n’est pas condamnable en elle-même ?
10. Le mythe auquel Pappé fait un sort concerne la fausse solution, dite à 2 États, dont il démontre l’impossibilité et la malhonnêteté.

Ilan PAPPÉ, Dix mythes sur Israël, 2017 réédition Les dix légendes structurantes d’Israël, Les Nuits Rouges, 2022 [Partage en ligne].

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Victimes – Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste

 

Voici enfin traduit en français le célèbre ouvrage du nouvel historien israélien Benny Morris. Parce qu’il s’aide des archives récemment rendues accessibles, l’auteur renouvelle complètement l’étude du conflit arabo-sioniste qu’il suit depuis l’arrivée progressive des colons juifs en Terre Sainte jusqu’à nos jours.

Chronique historique donc, mais aussi (et surtout) histoire des mentalités car Benny Morris relève très précisément comment, à chaque tournant du conflit, le fossé psychologique qui sépare les antagonistes a freiné les rapprochements possibles.

Benny MORRIS, Victimes – Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Complexe, 2003 [Partage en ligne].

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Le conflit israélo-palestinien en 100 questions

 

Pourquoi Jérusalem est-elle trois fois sainte ? Mur occidental, mur des lamentations, mur du Burâq, pourquoi trois expressions pour une même réalité ? Que contient la déclaration Balfour de 1917 ? Comment la guerre des Six Jours a-t-elle fracturé la société israélienne ? Qu’est-ce que le « camp de la paix » ? Comment le Hamas s’est-il imposé à Gaza ? Pourquoi les États-Unis et Israël entretiennent-ils une « relation spéciale » ?

14 mai 1948. Du plan de partage adopté par l’ONU naît l’État d’Israël, un État juif voulu par les mouvements sionistes. Son pendant, l’État arabe de Palestine, ne voit pas le jour. Promesses contradictoires faites aux Juifs et aux Arabes par les États mandataires, déplacements des populations arabes, droit des réfugiés, droit au retour, guerres israélo-arabes, terrorisme international, Intifadas, colonies ou implantations israéliennes en Cisjordanie et à Gaza : les cycles de violences se multiplient. Les institutions internationales échouent à trouver des solutions tandis que tous les pays interfèrent, des États-Unis à l’Iran en passant par la Jordanie ou l’Égypte. L’espoir de normalisation impulsé par les accords d’Oslo en 1990 est loin, et l’investiture de Donald Trump ouvre une nouvelle ère des relations israélo-palestiniennes.

Cet universitaire minimise la “guerre d’Israël contre la Palestine” en reprenant l’expression journalistique de “conflit israélo-palestinien” qui édulcore la réalité historique depuis 1948. Il est donc en phase avec la coalition d’extrême droite dirigée par Benjamin Netanyahu.
Il ne faut pas oublier non plus que Barack Hussein Obama a signé en 2016 un contrat d’armement de 38 milliards de dollars en faveur de l’État d’Israël.

Jean-Claude LESCURE, Le conflit israélo-palestinien en 100 questions, Taillandier, 2018 [Partage en ligne].

Lire aussi :
“Ne l’appelez pas Israël-Palestine” – Comment la langue permet la colonisation, International Solidarity Movement, 28/03/2024.
La guerre à Gaza met en lumière l’envoi massif d’armes américaines vers Israël, The New York Times (traduction automatique), 06/04/2024.
Dossier documentaire PALESTINE (avec liens partagés), Monde en Question.
Revue de presse PALESTINE, Monde en Question.
Veille informationnelle PALESTINE, Monde en Question.

11 Lives Stories from Palestinian Exiles

 

Written by the refugees themselves, this highly original anthology of Palestinians forced to live outside their homeland brings together stories of what it means to be exiled, reflections on the events that led to being displaced, and the raw experience of daily life in a camp.
The 11 lives given voice here are unique, each an expression of the myriad displacements that war and occupation have forced upon Palestinians since the Nakba of 1948. At the same time, they form a collective testament of a people driven from their homes and land by colonial occupation. Each story is singular; and each tells the story of all Palestinians.
As Edward Said argued in 1984, the object of Israel’s colonial warfare is not only material -seeking to minimise Palestinian existence as such- but is also a narrative project that aims to obliterate Palestinian history « as possessed of a coherent narrative direction pointed towards self-determination. » In these pages, Palestinian refugees narrate their own histories.

The product of a creative-writing workshop organized by the Institute for Palestine Studies in Lebanon, 11 Lives tells of children’s adventures in the alleyways of refugee camps, of teenage martyrs and ghosts next-door, of an UNRWA teacher’s dismay at the shallowness of her colleagues, and of the love, labour, and land that form the threads of a red keffiyeh. What unites these 11 stories is « the inadmissible existence of the Palestinian people » highlighted by Said.

Their words persist, as one contributor writes, « between the Nakba and the Naksa, throughout defeats and massacres, love affairs and revolutions. » The stories of Palestinians in exile are also open-ended, and will continue to reverberate across borders until Palestine is free. With contributions by: Nadia Fahed, Intisar Hajaj, Yafa Talal El-Masri, Youssef Naanaa, Ruba Rahme, Hanin Mohammad Rashid, Mira Sidawi, Wedad Taha, Salem Yassin, Taha Younis, Mahmoud Mohammad Zeidan Co-published with the Institute of Palestine.

Muhammad Ali KHALIDI, 11 Lives Stories from Palestinian Exiles, Institute for Palestine Studies, 2022 [Partage en ligne].

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Comment la Palestine fut perdue

 

Si vous estimez connaître assez du conflit israélo-palestinien pour en nourrir des opinions définitives, mieux vaut ne pas ouvrir ce livre. Vous risqueriez d’y apprendre que le sionisme fut très longtemps chrétien avant que d’être juif. Et que l’évangélisme anglo-saxon explique beaucoup plus qu’un fantasmatique « lobby juif » le soutien déterminant de la Grande-Bretagne, puis des États-Unis à la colonisation de la Palestine. Vous pourriez aussi découvrir que la soi-disant « solidarité arabe » avec la Palestine a justifié les rivalités entre régimes pour accaparer cette cause symbolique, quitte à massacrer les Palestiniens qui résistaient à de telles manoeuvres. Ou que la dynamique fractionnelle a, dès l’origine, miné et affaibli le nationalisme palestinien, culminant avec la polarisation actuelle entre le Fatah de Ramallah et le Hamas de Gaza.

La persistance de l’injustice faite au peuple palestinien n’a pas peu contribué à l’ensauvagement du monde actuel, à la militarisation des relations internationales et au naufrage de l’ONU, paralysée par Washington au profit d’Israël durant des décennies, bien avant de l’être par Moscou sur la Syrie, puis sur l’Ukraine. L’illusion qu’un tel déni pouvait perdurer indéfiniment a volé en éclat dans l’horreur de la confrontation actuelle, d’autant plus tragique qu’aucune solution militaire ne peut être apportée au défi de deux peuples vivant ensemble sur la même terre.

Comprendre comment la Palestine fut perdue, et pourquoi Israël n’a pourtant pas gagné, participe dès lors d’une réflexion ouverte sur l’impératif d’une paix enfin durable au Moyen-Orient et, donc, sur le devenir de ce nouveau millénaire.

Jean-Pierre FILIU, Comment la Palestine fut perdue et pourquoi Israël n’a pas gagné – Histoire d’un conflit (XIXe-XXIe siècle), Seuil, 2024 [Partage en ligne].

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Histoire des guerres d’Israël

 

Les victoires d’Israël ont contraint ses voisins à accepter son existence. Malgré la supériorité de Tsahal, l’omniprésence des menaces a marqué la stratégie militaire et les relations diplomatiques mais aussi la société et les institutions israéliennes.

En 1948, c’est une guerre qui donne vie au rêve sioniste de reconstitution d’un foyer national juif. Après l’opération de Suez (1956), Israël écrase en 1967 les armées arabes coalisées et prend le contrôle du Sinaï, de Gaza, de la Cisjordanie et du Golan.

La revanche d’Anouar el-Sadate en 1973 lance le processus de normalisation mais, en 1982, Israël choisit de faire la guerre au Liban pour étouffer le nationalisme palestinien. En 2006, Israël y affronte le Hezbollah, qu’il a renforcé en occupant le sud du pays pendant dix-huit ans.

Israël fait aujourd’hui face à une autre menace, l’occupation de la Cisjordanie, incompatible avec la solution à deux États.

David ELKAÏM, Histoire des guerres d’Israël – De 1948 à nos jours, TALLANDIER, 2017 [Partage en ligne].

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Penser la Palestine en réseau

 

Penser la question palestinienne à partir de réseaux, penser le concept de réseaux à travers la question palestinienne : cet ouvrage entend répondre à deux préoccupations majeures. Il interroge un concept de plus en plus usité dans les sciences sociales ces dernières années ; il questionne aussi des dynamiques palestiniennes qui ne sont pas forcément manifestes.

Les différents chapitres de cet ouvrage montrent ainsi comment des Palestiniens ont défié des contraintes territoriales par le net, fonctionnent en réseau dans l’ombre de l’institution proto-étatique de l’Autorité nationale palestinienne, reproduisent ou luttent contre les hiérarchies de statuts à Ramallah, créent de la citoyenneté dans les contraintes de la diaspora au prisme du statut de réfugié, étendent la Palestine, à travers l’art, du local au global, mais aussi comment des “internationaux” tissent de nouvelles sociabilités et modes d’agir dans les Territoires palestiniens occupés ou perpétuent les usages et les significations d’une lutte palestinienne qui est aussi un symbole transcontinental.

Ce sont autant d’usages des réseaux qui font émerger, plus que des discours, des pratiques du quotidien dans certains cas, des modes d’agir militants dans d’autres, créatifs et flexibles, prenant place dans des mondes palestiniens quadrillés par des réseaux de contraintes particulièrement “inflexibles”.

Véronique BONTEMPS, Jalal Al HUSSEINI, Nicolas DOT-POUILLARD, Abaher El SAKKA (sous la direction de), Penser la Palestine en réseaux, 2020, OpenEdition, [Partage en ligne].

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Ismaël contre Israël

 

La Palestine a-t-elle été à la fois promise aux Arabes et aux Juifs pendant la Première Guerre mondiale comme il est d’usage de le penser ? Comment l’intervention des grandes puissances et de la communauté internationale – la Société des Nations puis l’Organisation des Nations unies – a-t-elle en partie scellé le sort de cet Orient complexe ? Et quel rôle tiennent les nationalismes arabes et le sionisme nés à la fin du XIXe siècle au sein du conflit israélo-arabe ?

Cette guerre qui a pris des proportions démesurées, idéologiquement internationalement, semble ne pas avoir d’issue. Au-delà de la simple lutte territoriale, le conflit israélo-arabe ne tiendrait-il pas d’une haine fratricide qui trouverait sa source dans la Genèse, à travers le désir de vengeance ressenti par Ismaël, l’enfant adultérin d’Abraham, à l’égard de son frère légitime Isaac, père d’Israël ?

Ce livre propose une réflexion historique et géopolitique d’un point de vue religieux de la guerre que mène l’État d’Israël contre les Palestiniens depuis 1948. Il est donc en phase avec la coalition d’extrême droite dirigée par Benjamin Netanyahu.

Esther BENFREDJ, Ismaël contre Israël – Genèse du conflit israélo-arabe, 2017 [Partage en ligne].

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Les puissances européennes et la Palestine (1917-1948)

 

La seconde partie de la grande épopée du Proche-Orient. Une somme réunissant les meilleurs spécialistes, par-delà tous les clivages partisans. 1917-1948. Bouleversement au Proche Orient, accélération de l’Histoire, ces trois décennies entraînent une profonde modification des données politiques, géopolitiques, ethniques, sociales, religieuses de la Palestine mandataire. Jusqu’au 14 mai 1948, naissance de l’État d’Israël, conséquence autant de la volonté des hommes que des stratégies internationales et d’une guerre mondiale.

Cette période cruciale, dominée par la présence britannique, sur fond de prise de Jérusalem, voit l’émergence des nationalismes juif et arabe palestinien. “Avec l’avènement de l’Etat juif et le bouleversement qui en découle pour tout le Moyen-Orient, en parallèle à la constitution (ou non-constitution) de véritables entités arabes, l’implication des puissances européennes, sur le modèle qui prévalait depuis plus d’un siècle, n’est désormais plus d’actualité”, écrit par Dominique Trimbur.

Ran AARONSOHN, Dominique TRIMBUR (sous la direction de), De Balfour à Ben Gourion – Les puissances européennes et la Palestine (1917-1948), OpenEdition, 2008 [Partage en ligne].

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